Il est 10h, on replie la tente, on charge les vélos. Ma chaine saute, et Johanna discute avec la dame du camping qui lui explique comment rejoindre un atelier de vélo. Cette dame parle bien français. Il est 10h10, on se met en route vers le centre ville de Praia de Mira pour voir ce qu'il y a au plus proche. Ma chaine saute toujours. Il est 10h15, je tourne sur la gauche pour rejoindre la rue avec les boutiques, je clique pour changer de vitesse, dans les 10 secondes qui suivent mon dérailleur explose et se coince dans ma roue. Je ne panique pas, je ne tombe pas. Johanna s'arrête, commence à débloquer ma roue, enlève le dérailleur cassé, mais la magie McGyver s'arrête là. Les mains noires, le dérailleur par terre, la chaîne qui ne ressemble plus à rien, elle me demande d'aller acheter des gants. Je pars d'un pas décidé, j'achète des gants, je reviens. Johanna me demande alors de faire le tour des rues pour trouver un magasin de vélo. Je repars d'un pas décidé, je fais une rue, deux rues, trois rues (pas plus car la ville est très petite) et je tombe sur un bar en face de la place. Pas de magasin de vélo mais le propriétaire du resto de la veille avec sa femme. Ils me regardent, je les regarde, il me regardent encore, alors je m'avance vers eux. Je leur explique, ils ne comprennent pas. Je leur re-explique, ils comprennent. Le magasin de vélo est à 10 km dans une autre ville, leur voiture est un pickup. On est sauvée ! Le mari prend mon vélo, le met dans le pickup, Johanna monte sur son vélo mais pas dans le pickup. On se retrouve 30 minutes plus tard dans un super garage. Les mecs ont changé le dérailleur, changé la chaîne, réparé les freins, je suis prête à repartir. Bref, on a eu de la chance.