Le vin avait du nous monter à la tête lors de notre passage à Saint Emilion. En tous les cas, nous avons crié victoire beaucoup trop tôt. Impatiente de rentrer dans les Landes, j'aurais pourtant du me rappeler que cette région me réserve toujours un accueil très spécial. Cette fois-ci c'était un feu d'artifice : vent, rafales, grêle, orage et pluie évidemment. Il ne fallait vraiment pas se donner tout ce mal... Nous avons fait le choix, que nous pensions intéressant, malin, de traverser cette fameuse foret, ce parc national. Grave erreur ! C'est beaucoup plus simple de le longer avec la Velodyssée. Car vous pensiez que les Landes, c'était plat ? Et bien non ! C'est faussement plat. Et en vélo ça signifie que quand tu t'arrêtes de pédaler, tu es stoppée en trois tours de roue. Vous pensiez que les Landes, c'était une grande forêt de pins ? Vrai ! Même s'il y a aussi des champs. Dans un cas, comme dans l'autre c'est vide, comme dans un désert californien. Les routes n'ont pas de fin, et quand tu vois un village au loin, tu réalises vite que c'était un mirage ou un simple camion qui allait bientôt croiser ta route. Tu en viens même parfois à te demander si le panneau qui l'annonçait n'était pas le fruit de ton imagination. Et puis ici, notre ami Google prend les vélos pour des Quads et te propose un village à 20 kms en traversant la Forêt. Mais dans la forêt c'est du sable ou de la gadoue (surtout par ce temps). Nous ne sommes pas de Quads, ok Google ? Donc nous contournons les champs, les hectares de pins, par la vraies routes, ce qui double la mise de départ. C'est comme ça qu'on part pour une journée de 40 kms et qu'on termine à 80. Et puis ce vent frontal... Vous savez ce que c'est, quand on a déjà cumulé 65 kms sous la pluie ? C'est Johanna allongée en avant sur son vélo pour désespérément tenter de gagner 2 km/h. C'est ton vélo qui passe de 12 misérables kms/h à 0 en une bourasque. En bref, c'est très désagréable. On pose nos vélos au milieu de cet environnement hostile pour la nuit, et nous croisons les doigts pour qu'il nous soit plus sympathique demain... Car, oui, ça n'est pas fini ! Et nous reviendrons demain plus fortes que jamais : la guerre est déclarée.